Le vignoble du Languedoc s’étend sur quatre départements de la région Occitanie : le Gard, Les Pyrénées Orientales, l’Aude et l’Hérault. Tous les types de vins y sont produits, et depuis bien longtemps : rouges, rosés et blancs tranquilles, vins effervescents, mais aussi des vins doux naturels.
Situation géographique
Le Languedoc fait partie des régions les plus au sud de la France. L’AOC Languedoc est une prolongation de l’appellation Coteaux du Languedoc – reconnue AOC en 1985 – qui s’étend de la région espagnole jusqu’à Nîmes, en passant par la Camargue et le golfe du Lion.
La partie méridionale débute au pied de la Montagne Noire et finit à l’est au pied des Cévennes. C’est la partie recouverte par la garrigue qui alterne les coteaux, crêtes et plateaux.
Le massif des Corbières de l’autre côté s’étend de Carcassonne aux étangs de Leucate et de la Nouvelle, des collines sous pyrénéennes du Limouxin et de la Malpère. Les vignobles font face à la Méditerranée.
Le vignoble du Roussillon se situe sur le département des Pyrénées Orientales, dans le prolongement du vignoble du Languedoc, de l’étang de Leucate à la frontière espagnole.
Bordé au nord par le massif des Corbières, à l’ouest par le massif du Canigou, au sud par le massif des Albères, et à l’est, par la mer Méditerranée.
Histoire
On doit aux Grecs et aux Étrusques les premières vignes plantées six siècles avant Jésus Christ. Ils maîtrisaient déjà remarquablement la fabrication du vin et comprennent immédiatement que le terroir et les conditions climatiques sont favorables à la viticulture.
Au fil des guerres et des conquêtes, la région revient aux Romains, tout aussi amateurs de vins et commerçants hors pair. Grâce aux écrits de Pline, Cicéron et Columelle, on apprend que les vins de la Narbonnaise – le nom de la région à l’époque – sont destinés à l’export vers la Grèce, l’Égypte, la Turquie et Rome. Les amphores fabriquées à Béziers permettent de stocker et transporter le vin.
La Narbonnaise perd son unité, les vignes sont délaissées quand elles ne sont pas détruites. Avec le temps qui passe, les religions aussi changent, et « grâce à Dieu », l’église s’intéresse de très près au vin, pas tant pour le boire que pour profiter de la richesse et du pouvoir qu’il peut procurer. Les vignes sont remises à l’honneur.
À partir du VIIIe siècle, l’église construit des abbayes et des monastères qui règnent sur un vignoble prospère. Elle intègre même la science de la vigne dans son enseignement. Malheureusement, l’arrivée des musulmans et avec eux la lèpre sonne la fin de la viticulture.
Il faut attendre 1432 et Jacques Cœur pour la relance de l’activité commerciale, faisant refleurir la viticulture pour fournir les bateaux voguant vers Alexandrie où les vins sont échangés contre des épices, des aromates et de l’or. En 1680, l’inauguration du canal du Midi ouvre le commerce sur la route qui mène à l’Atlantique.
En 1729 naît la première organisation régionale de la production vinicole en France. Un arrêt signé du roi à la demande des états du Languedoc impose une marque à apposer sur le fond des barriques pour attester de la provenance du vin et de son mode de fabrication.
Au XIXe siècle, la révolution industrielle et le chemin de fer permettent de distribuer plus facilement le vin jusque dans les régions du nord du pays.
Fin XIXe, les vignes du Languedoc sont dévastées par le phylloxéra et sa reconstitution prendra du temps. Paul Coste Loret est à l’initiative d’une nouvelle politique de qualité qui reconnaît les terroirs du Languedoc dès 1945. Ils sont décrétés VDQS – Vin Délimité de Qualité Supérieure – avant même que ne soient créées les AOC.
Pendant les années 50, les vins du Languedoc ont la réputation d’être des vins médiocres et un gros travail est entrepris pour en améliorer la qualité. Au cours des années 70, la viticulture languedocienne remodèle totalement la répartition de ses vignes en supprimant les pieds très productifs mais de piètre qualité contre des cépages ayant de plus hautes vertus.
Ce travail de très longue haleine porte ses fruits, au sens propre comme au sens figuré, avec l’acquisition en 2007 de l’AOC Languedoc, enfin !
Climat
Le climat est principalement méditerranéen avec des étés très chauds et secs et des hivers doux avec une température qui descend rarement en-dessous de zéro. Seule la Tramontane omniprésente vient refroidir les hivers mais elle est louée par les vignerons pour son action bénéfique sur les vignes : par temps chaud, elle les rafraîchit en leur apportant l’humidité venant de la mer et, en hiver, elle secoue les grappes et les sèche, les protégeant ainsi des maladies.
La pluviométrie est l’une des plus faibles de France et seuls les violents orages récurrents viennent bouleverser cette courbe basse.
Géologie
Les sols du Languedoc Roussillon sont d’une très grande diversité et proposent une variété de compositions avec des sols argileux, sableux, poudingues, basaltes, calcaires, schistes, grès, marnes…
AOC Languedoc
Au sein de 531 communes faisant partie de l’AOC Languedoc, les raisins doivent provenir de parcelles précises – délimitation parcellaire- qui répondent à des critères de terroir.
Le cahier des charges du terroir
Le cahier des charges de l’AOC Languedoc est établi dans le décret du 29 octobre 2009 :
- L’encépagement : le vin doit être obligatoirement issu de deux cépages, au minimum. Ce sont ces assemblages qui donnent une grande complexité aux vins.
Pour les rouges et les rosés : grenache noir, syrah et mourvèdre (50 % au minimum), aux côtés du cinsault et du carignan noir.
Pour les blancs : grenache blanc, clairette blanche, bourboulenc, piquepoul blanc, roussanne, marsanne, rolle et tourbat (70 % au minimum pour l’ensemble de ces 8 cépages), aux côtés du carignan blanc, du terret blanc, de l’ugni blanc, du maccabeu et 10 % maximum de viognier.
- Le titre alcoométrique doit être supérieur à 11,5%.
- La conduite du vignoble : taille courte, à coursons, avec un maximum de douze yeux francs par souche.
- Le rendement maximum est de 50 hectolitres par hectare pour les vins rouges et rosés et 60 hectolitres pour les vins blancs. Le rendement moyen se situe dans une moyenne de 45 hectolitres par hectare.
- La densité minimum est de 4000 souches par hectares et certains vignerons préfèrent planter au-delà de 5000 pieds par hectare pour induire une charge plus faible par pied.
- La vinification des vins rouges est majoritairement traditionnelle mais certaines cuvées peuvent provenir d’une vinification à grains entiers et une macération carbonique.
La vinification des vins blancs s’effectue par pressurage direct, comme pour les rosés mais qui peuvent être eux, également issus de saignée.
Les températures sont contrôlées du début de la fermentation à la fin de l’élevage.
Les particularités languedociennes
Les vins rouges de l’AOC Languedoc ont une couleur vive et soutenue. Les arômes dominants, liés au terroir méditerranéen, doivent proposer des notes de fruits rouges, d’épices et de garrigue.
Le vin est structuré et les tanins fins sont présents avec cependant toujours une certaine rondeur.
En gastronomie, on conseille le Languedoc rouge avec les viandes grillées, le gibier et le fromage.
Le vin rosé de l’appellation Languedoc offre une robe d’un rose profond avec des arômes de fruits frais. On les associe généralement à la charcuterie, aux repas champêtres et aux apéritifs estivaux.
Les vins blancs de l’AOC Languedoc présentent une robe jaune clair et leurs arômes rappellent les fleurs blanches de pêchers, les agrumes et les fruits comme la poire.
En gastronomie, on les marie volontiers avec le poisson et les fruits de mer.
Les cépages du Languedoc
Les plus représentatifs de la région méditerranéenne : carignan, grenache noir, syrah, mourvèdre, cinsault, morastel, picpoul noir et terret noir pour les vins rouges et rosés ; carignan blanc, grenache blanc, maccabeu, bourboulenc, marsanne, roussanne, piquepoul blanc, clairette blanche, rolle, tourbat et viognier pour le vin blanc.
AOC Roussillon
Le Roussillon produit des vins tranquilles secs et des vins doux naturels. Ils se répartissent en appellations sous-régionales et communales.
Avec 14 AOC/AOP et 3 VDP/IGP, issues principalement de 25 cépages différents, les vins du Roussillon sont d’une grande richesse, chacun exprimant un caractère qui lui est propre.
Vins secs, les AOC/AOP : Collioure (blanc, rosé, rouge), Côtes du Roussillon (blanc, rosé, rouge), Côtes du Roussillon Villages (rouge), Côtes du Roussillon Villages Caramany, Côtes du Roussillon Villages Latour de France, Côtes du Roussillon Villages Lesquerde, Côtes du Roussillon Villages Tautavel, Côtes du Roussillon Villages Les Aspres, Maury sec (rouge).
Les VDP/IGP sont : IGP des Côtes Catalanes (blanc, rosé, rouge), IGP de la Côte Vermeille (blanc, rosé, rouge), IGP d’Oc (blanc, rosé, rouge).
En Vins Doux Naturels, les AOC/AOP sont : Rivesaltes (Ambré, Grenat, Tuilé, Rosé, Hors d’Age, Rancio), Maury (Blanc, Ambré, Grenat, Tuilé, Hors d’Age, Rancio), Banyuls (Blanc, Rosé, Rimage, Ambré, Tuilé, Hors d’Age, Rancio), Banyuls Grand Cru Muscat de Rivesaltes.
Les cépages du Roussillon
Les cépages du Roussillon sont des vins d’assemblage de cépages principaux, complémentaires.
Les cépages principaux : muscat à petits grains, muscat d’Alexandrie, grenache noir, grenache blanc, grenache gris, macabeu, tourbat ou malvoisie du Roussillon, syrah, mourvèdre, lledoner pelut, carignan.