Dans un climat méditerranéen alternant douceur et violence, le massif des Corbières expose ses paysages grandioses sur un territoire définitivement contrasté entre la sécheresse de la garrigue et les couleurs exubérantes des vignes.
Situation géographique
Les Corbières sont une région de moyenne montagne du sud de la France, appartenant à la région d’Occitanie. Le massif est principalement implanté sur le département de l’Aude mais déborde sur les Pyrénées Orientales pour sa partie catalane.
Bordé par la mer Méditerranée à l’est, le massif des Corbières est délimité par le fleuve Aude au nord et à l’ouest et s’étend sur dix-sept cantons. Les principales villes alentour sont Narbonne, Carcassonne et Perpignan.
Les Corbières sont un massif secondaire des Pyrénées dont le pic de Bugarach est le point culminant à 1231 mètres d’altitude. D’autres sommets se disputent les cimes du massif : Serre le Bec à 1037 mètres, le mont Tauch à 917 mètres, le Montoulié de Périllou à 707 mètres et la montagne l’Alaric à 600 mètres d’altitude.
Plus bas, dans la vallée de l’Aude, les ruisseaux ont creusé leur sillon et les larges vallées s’étendent en direction du sud où elles se font plus étroites. Le principal cours d’eau des Corbières, est l’Orbieu.
Le climat
Le climat méditerranéen produit des étés très chauds et des hivers doux. La région est aride et battue par des vents qui soufflent près de trois cents jours par an, dont une centaine de jours avec violence. Le vent dominant, la tramontane, est coutumière de rafales allant jusqu’à cent-quarante kilomètres/heure qui décontenancent quiconque n’y est pas habitué.
Elle peut être sèche et froide et elle sculpte la végétation. Sous son influence, arbres et buissons n’ont d’autre choix que d’adopter une position penchée qui jamais ne se redresse et donne au paysage des Corbières des lignes obliques uniques et caractéristiques.
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La pluviométrie se distingue par sa forme orageuse, avec des excès qui créent parfois de violentes crues pouvant inonder les vignobles des basses plaines. L’excès inverse des longues sécheresses – donnant naissance à une végétation pauvre et brûlée par le soleil – provoque parfois des blocages de maturité des vignes.
Ce climat limite les maladies cryptogamiques, en particulier mildiou et pourriture et favorise la mise en place d’une production en agriculture biologique. En année caniculaire, les vignes peuvent subir des stress hydriques. Le climat induit des taux de sucre très élevés et des acidités totales faibles.
Géologie et paysages
Le massif des Corbières est principalement constitué de calcaire et de schiste. Il est né il y a 65 millions d’années lorsque la plaque ibérique est venue se sceller au continent européen. Établissant le lien entre le Massif Central et les Pyrénées, sa variété géologique affiche des reliefs et des couleurs inhabituels.
Les enchevêtrements de reliefs, les mouvements du sol et l’érosion impriment un aspect tourmenté au paysage qui surprend si l’on considère la faible altitude du massif. L’aspect rocailleux et sec de la garrigue est encore accentué par l’omniprésence des murets en pierre et des capitelles, ces cabanes de pierres sèches qui servaient d’abris aux bergers. La plus grande concentration de capitelles se trouve autour de la commune de Fitou.
La région de l’ancien lac le « Pla » détonne dans cet univers aride avec sa végétation luxuriante et ses vignes renommées – toujours délimitées par les murets de pierre – qui poussent sur sa belle terre de couleur orangée.
Avant que la sécheresse estivale n’écrase la garrigue de son soleil de plomb, les fleurs profitent du printemps pour embaumer le massif de ses mille et une senteurs douces et sucrées que le vent porte par-delà les collines. L’été, seuls le thym et le romarin survivent au soleil avant de laisser place aux automnes et hivers doux… sauf quand la tramontane sévit à nouveau.
Faune
La faune a trouvé dans les Corbières un environnement finalement accueillant et la nature y étant préservée, leur écosystème complet et cohérent subsiste en tout quiétude.
Les petits et moyens mammifères sont légion avec le putois, le blaireau, la belette, le renard, le hérisson, et le lièvre, le garenne et le sanglier. Ils évoluent sous l’œil attentif des oiseaux de proie, toujours à l’affût comme la buse, le faucon crécerelle, l’autour ordinaire, le milan, le duc, la chouette, la hulotte, le chat huant…
Les oiseaux des champs les plus courants sont l’alouette, le chardonneret, le merle noir, le rossignol, la linotte vulgaire et la perdrix rouge.
Les reptiles sont dans leur élément dans ce paradis de rocaille et la couleuvre, le lézard ocellé vert, ou le lézard des murailles appelé familièrement « clé de Saint-Georges » coulent des jours heureux.